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Botswana

28 Sep

[Ecrit par Sam]

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Les rares routes permettant de traverser le Botswana, rectilignes et interminables, imposent au cycliste de longs moments de solitude.

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La monotonie et l’ennui qui en découle, se montrent profitables pour s’imprégner de ce genre de lieux, et finalement se révèlent très agréables.

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Le relief inlassablement plat, n’offrant ni même occasionnellement de panorama, l’absence de population, la faible et lente variation de végétation, nous plongent dans une sorte d’hypnose, une léthargie méditative hors du temps, à peine troublé par quelques évènements succincts, comme par exemple la traversée d’éléphants ou de gazelles, et, surtout une impressionnante rencontre avec un lion dont le rugissement, à quelques enjambées, a causé la fuite de quelques gouttes d’urine dans nos culottes.

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Dans ce genre de situation, il y a deux erreurs à éviter: d’une part s’approcher pour lui tirer les moustaches, d’autre part, fuir à toutes jambes. L’attitude qui sauve est de garder tant bien que mal de la prestance, un air de domination et d’assurance, rôle que nous avons du jouer de manière suffisamment persuasive pour qu’il nous permette de continuer notre excursion entiers, satisfait sans doute d’avoir montré sans équivoque son statut naturel de roi de la brousse.

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Après cet épisode, les vocalises moqueuses de hyènes rôdeuses et les hurlements nocturnes des chacals nous apparaissent ridiculement surjoués.

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Une nuit cependant, nous sommes réveillés par un violent tremblement, pareil à un séisme, suivi par une grêle de projectiles s’écrasant aux abords de la tente. Un curieux phénomène dont l’explication, finalement est très simple: l’imposant palmier sous lequel nous campions, chargé de noix de la taille d’une pomme, a attiré la convoitise et ouvert l’appétit d’un éléphant gourmand.

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Et voilà donc qu’à plusieurs reprises, ce dernier, coinçant le tronc entre ses défenses et sa trompe, secoue vigoureusement l’arbre jusqu’à ce qu’en tombent les fruits. Nous nous retrouvons donc au milieu de l’assiette du pachyderme, comme un cheveu sur la soupe, un pied dans le plat ou une glande dans le pâté, sans que toutefois il ne nous en tienne rigueur. Une situation insolite tout de même!

Atteignant le delta de l’Oklavango, nous rompons pour un temps avec l’aridité de la brousse.

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Cet immense marécage, alimenté par des rivières n’ayant pas trouvé la mer, s’étend sur des milliers de kilomètres carrés en laissant émerger une multitude d’îles grouillantes de vie.

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Une virée en Mokoro, le traditionnel canoë creusé dans un tronc, nous permet l’exploration de quelques unes d’entre elles.

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C’est l’occasion idéale pour approcher prudemment les redoutables buffles, mais aussi, d’impressionnants troupeaux de gnous, de pister un léopard, et d’observer un tas d’autres bestioles adaptées au milieu palustre (redbeest, hippopotames, croco, etc…).

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De retour sur la terre ferme, nous rencontrons des touristes en 4×4 venant de se faire attaquer par un hippo furieux: la portière broyée et le coffre troué à coup de dents. Tous ne sont manifestement pas aussi cléments que ceux que nous avons rencontrés!

Pendant de longs jours, nous ne rencontrons que peu d’hommes, les rares villages se résumant à quelques maisonnettes dispersées autour d’une petrol station, et étant très éloignés les uns des autres.

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Enfin nous atteignons une ville, Maun, qui illustre parfaitement le niveau de développement du Botswana: tout est organisé, propre, fonctionnel. Il semblerait que nous ayons quitté l’Afrique de la pauvreté, de la surpopulation, de la débrouille,… mais du même coup aussi, celle des palabres et de la promiscuité: nous passons beaucoup plus inaperçus et incognito, et éveillons peu de curiosité dans ce pays où vit une importante population d’Africains blancs et où transite énormément de « zootouristes » occidentaux.

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Il nous reste encore un gros morceau à avaler pour quitter le Botswana: le désert du Kalahari, une incommensurable étendue de sable et de broussailles séparée par une route tracée à la règle et bordée de part et d’autre de clotures à bestiaux. Parfois un village nous permet de faire connaissance avec des San et des Koi, ces bushmens qui peuplent ces terres ingrates. Leur taille menue, leurs yeux en amande, leur peau claire, leur langage particulier (ponctué de « clics » et de « clacs »), leur cosmologie,… attestent d’une histoire et culture très à part des peuples voisins, dont on peut avoir un vague aperçu dans le film « les dieux sont tombes sur la tête ».

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La longue route du Kalahari nous fait perdre la notion du temps, et c’est sans nous en rendre compte que nous battons notre record de distance journalière: 153 km finger in the nose!

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Ca y est, nous voila déjà au départ d’une nouvelle aventure prometteuse: la Namibie….

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8 Commentaires

Publié par le 28/09/2015 dans Récits de voyage

 

8 réponses à “Botswana

  1. Tony

    28/09/2015 at 6:14

    Joli bronzage agricole mon Samouille! Faudrait penser à enlever le T-shirt de temps en temps…
    La bie à vous 2

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    • aliciaetsam

      12/10/2015 at 10:14

      1. On a entendu parler d’un truc qui s’appelle le cancer…donc on se protege.
      2. Le bronzage short et T-shirt, c’est top sexy, tu trouves pas?
      3. Si il enleve le T-shirt les gens vont avoir peur, voir vont etre agressifs avec nous. Dans certains coins il vaut mieux etre le moins blanc possible
      4. Il fera peut etre des UV en rentrant avec des bottes de pecheur et des gants d’incemination artificielle bovine. Ca devrait permettre de compenser!
      Choisis la reponse que tu prefere!

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  2. julie

    30/09/2015 at 12:18

    Magnifique…

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  3. Flavien

    04/10/2015 at 12:08

    Le Botswana a l’air plutôt tranquille, ça change de l’Ethiopie !
    Bonne fin de voyage.

    Bisous tous les deux.
    Flavien

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  4. oliveur

    05/10/2015 at 10:28

    petite question,
    combien de couleurs avez-vous vues depuis le début du voyage?
    Bisous
    Oliv

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  5. David MEY

    17/10/2015 at 12:02

    Hello, je vote pour la 4!!! Rien que pour voir Sam faire des UV!!!!
    Profitez bien encore de cette dernière ligne droite avant votre retour!!!! biz en attendant

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    • aliciaetsam

      21/10/2015 at 9:01

      Ca y est: on a tout fini l’Afrique. Objectif atteind: on est a Cape Town! A tout bientot. BeKo!

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