Premiers kilomètres…

[Écrit par Alicia]

Premiers kilomètres. Derniers baisers, triste de dire au revoir à ma famille.

Premières interrogations : suis-je sûre de vouloir partir ?ai-je oublié quelque chose ?

Premières montées à 6 ou 7 km/h où l’on se demande si Damien L n’a pas encore une fois mis des briques dans nos sacoches.

Premières litres de transpiration : Ou bien était-ce des millilitres ? Sommes-nous maso ?

 

Premières dizaines de kilomètres. Derniers regard sur les Monts Dore.

Premiers records :

-Col à 1250m d’altitude. Ça nous apprendra à vouloir partir d’Auvergne !

-Vitesse maximale : 50.2km/h ce qui valide le bon fonctionnement de nos freins !

Premières douleurs ; Premiers doutes : serais-je capable d’aller jusqu’en Afrique du Sud ?

Première nuit en forêt tropicale humide sur les bords de la Dordogne, bercée par le hululement d’une chouette hulotte.

Premier campement moite où l’on regrette un peu notre bonne vieille tente Vaude.

 

Premières centaines de kilomètres.

Premières pluies : c’est bon, on est étanche !

Premiers plaisirs à vivre au milieu de la Nature, à goûter chaque jour ses trésors (noix, figues, pommes…), à nous réveiller avec le chant polyphonique des oiseaux.

Premier petit bobo, inquiétant mais finalement bénin.

Première fois que Sam perd sa casquette (et pas la dernière !)

Premières piqures de moustiques et de tiques ; Evidemment c’est pour Bibi !

 

Première constatation : on connait trop peu la France et il n’y a pas besoin de partir loin pour voir de beaux paysages et être dépaysé ! De la vallée de la Dordogne, aux Gorges du Célé puis de l’Aveyron, nous avons suivi un itinéraire plus que rural croisant régulièrement plus de geais que de voitures ! Quelle tranquillité ! Nous nous extasions quotidiennement de la diversité de la campagne française.

Mais, du Puy de Dôme, au Cantal, à la Corrèze, au Lot et au Tarn, la même constatation : il n’y a quasiment personne dans les villages.

Les petits commerces de proximité sont fermés. Les volets des maisons sont clos. De nombreuses sont à vendre. Les places sont désertes.

Pourtant, ces endroits sont charmants et les rares habitants sont avenants.

Il nous a fallu quelques jours pour ressentir une certaine dilatation du temps, une bouffée de liberté. Maintenant que l’esprit nomade nous a gagné, nous vivons au jour le jour, glanant de ci de là juste ce dont on a besoin, jouissant de plaisirs simples.

Quittant le calme des petites routes, nous rejoignons la civilisation à Toulouse. Jérémie, notre ami alsacien expatrié (si si ça existe !), nous accueille chaleureusement avec un bon repas et des bières artisanales.

Dernière pause urbaine avant la traversée des Pyrénées!