RSS

Espagne

19 Nov

[Ecrit par Sam]

Une bonne grimpette à travers les Pyrénées, le col, un dernier regard sur la France, et zou! Nous entamons l’Espagne par une délicieuse descente de plus de 30 km, oubliant que de futurs massifs nous attendent impitoyablement.

Pyrénnées
  Serpentant alors de vallées en vallées, nous nous rendons à l’évidence: ces contrées sont dépeuplées. 
DSC02279
Des villages en ruine, abandonnés de longue date, se font dévorer par la végétation. Parfois un papy sans âge, rescapé de l’inexorable, étire sa sieste sous un noyer, et dans le ciel, les vautours planent patiemment comme des mouches paresseuses.
DSC02435
De temps à autres, la roche laisse apparaître des empreintes de dinosaures fossilisées. Nous nous plaisons à voyager ainsi dans un temps révolu, à imaginer la vie passée.
DSC02256
  La réalité de la modernité nous rattrape sans transition en débouchant sur de vastes plaines ravagées par l’agriculture intensive. Nous les fuyons sans regret pour rejoindre la mythique « ruta de la plata », voie de communication historique entre le Nord et le Sud, et qui se superpose à un des chemins de Compostelle. Cette route rallie des hot spots de l’Espagne catholique, et nous promène de basilique en sanctuaires de tous genres, à travers des collines de chênes verts et liège. Çà et là, des hordes de cochons noirs se repaissent des glands, promettant de beaux jambons secs.
  Nous ne rencontrons que peu de gens dans ces campagnes délaissées: quelques pèlerins déçus que nous allions en sens inverse; un chasseur français venu « tirer le migrateur »; Jorge, un nomade cycliste avec qui nous avons partagé le campement du moment et qui venait de trouver le lieu de ses origines dans une autre vie;  Manuel, un torero recyclé en chanteur gigolo,…
DSC02744
  C’est la crise parait-il, chacun se débrouille à sa manière. La fin d’un monde, le début d’un autre…
  Pénétrant l’Andalousie, nous croisons une procession insolite qui nous donne prétexte à une halte. Le cortège de chars fleuris, accompagnés d’une foule colorée parée de somptueux costumes folkloriques, et de cavaliers fiers et gominés, se déploie à perte de vue. Il escorte l’effigie de la « vierge de Cuatravita » depuis le bled jusqu’à ses quartiers d’hivers, une chapelle isolée dans la campagne, construite sur une ancienne mosquée datant de l’époque arabe.
DSC02604
Personne n’a pu nous préciser ce qu’à bien pu foutre cette sainte pour mériter tant d’honneurs, mais toujours est-il que, deux fois l’an, la poupée est transférée ainsi d’un site à l’autre, donnant lieu au final à une gigantesque beuverie. Dès le matin, le volume des chants flamencos s’amplifie à mesure que les fossés se remplissent de canettes vides. Les victuailles sont partagées et distribuées abondamment. A la nuit tombante, les villageois, ayant quelque peu perdu de leur superbe, repartent comme ils peuvent, nous laissant seuls avec la vierge et un léger mal de tête. C’était la première fois depuis longtemps que nous voyions autant de monde.
  Nous traversons le delta du Guadalquivir, partagé entre marécages et rizières, soulevant sur notre passage des nuées d’ibis et limicoles de toutes sortes.
DSC02690
Les cigognes venues hiverner par régiments entiers se reposent et se goinfrent après le grand voyage. Peut-être y a-t-il des Alsaciennes dans le lot?
DSC02418
Enfin la mer!
DSC02764
Un putain de vent de face nous ébouriffe les cheveux et rend notre progression laborieuse. Au large nous distinguons… l’Afrique! On croirait presque pouvoir l’atteindre à la nage. Dans quelques heures nous serons au Maroc! Mais ça, c’est une autre histoire…
DSC02775
…A suivre…
Sam
 
4 Commentaires

Publié par le 19/11/2014 dans Récits de voyage

 

4 réponses à “Espagne

  1. Damien qui fait des blagues...

    20/11/2014 at 7:28

    Prem’s !

    J’aime

     
  2. Tchô

    20/11/2014 at 10:34

    Hé hé 🙂

    J’aime

     
  3. Tchô

    20/11/2014 at 10:35

    Ya pas la vidéo « comment monter une tente en 2 minutes !? »

    J’aime

     
  4. Tony

    09/12/2014 at 6:58

    Je trouve que s’il faut une excuse a la con pour se prendre une biture, c’est pas cher payé de balader une statuette 2 fois l’an. Et si en plus il y a de charmantes gitanes pour accompagner le tout… Olé !

    J’aime

     

Laisser un commentaire