[Ecrit par Sam]
Une bonne grimpette à travers les Pyrénées, le col, un dernier regard sur la France, et zou! Nous entamons l’Espagne par une délicieuse descente de plus de 30 km, oubliant que de futurs massifs nous attendent impitoyablement.
Serpentant alors de vallées en vallées, nous nous rendons à l’évidence: ces contrées sont dépeuplées.
Des villages en ruine, abandonnés de longue date, se font dévorer par la végétation. Parfois un papy sans âge, rescapé de l’inexorable, étire sa sieste sous un noyer, et dans le ciel, les vautours planent patiemment comme des mouches paresseuses.
De temps à autres, la roche laisse apparaître des empreintes de dinosaures fossilisées. Nous nous plaisons à voyager ainsi dans un temps révolu, à imaginer la vie passée.
La réalité de la modernité nous rattrape sans transition en débouchant sur de vastes plaines ravagées par l’agriculture intensive. Nous les fuyons sans regret pour rejoindre la mythique « ruta de la plata », voie de communication historique entre le Nord et le Sud, et qui se superpose à un des chemins de Compostelle. Cette route rallie des hot spots de l’Espagne catholique, et nous promène de basilique en sanctuaires de tous genres, à travers des collines de chênes verts et liège. Çà et là, des hordes de cochons noirs se repaissent des glands, promettant de beaux jambons secs.
Nous ne rencontrons que peu de gens dans ces campagnes délaissées: quelques pèlerins déçus que nous allions en sens inverse; un chasseur français venu « tirer le migrateur »; Jorge, un nomade cycliste avec qui nous avons partagé le campement du moment et qui venait de trouver le lieu de ses origines dans une autre vie; Manuel, un torero recyclé en chanteur gigolo,…
C’est la crise parait-il, chacun se débrouille à sa manière. La fin d’un monde, le début d’un autre…
Pénétrant l’Andalousie, nous croisons une procession insolite qui nous donne prétexte à une halte. Le cortège de chars fleuris, accompagnés d’une foule colorée parée de somptueux costumes folkloriques, et de cavaliers fiers et gominés, se déploie à perte de vue. Il escorte l’effigie de la « vierge de Cuatravita » depuis le bled jusqu’à ses quartiers d’hivers, une chapelle isolée dans la campagne, construite sur une ancienne mosquée datant de l’époque arabe.
Personne n’a pu nous préciser ce qu’à bien pu foutre cette sainte pour mériter tant d’honneurs, mais toujours est-il que, deux fois l’an, la poupée est transférée ainsi d’un site à l’autre, donnant lieu au final à une gigantesque beuverie. Dès le matin, le volume des chants flamencos s’amplifie à mesure que les fossés se remplissent de canettes vides. Les victuailles sont partagées et distribuées abondamment. A la nuit tombante, les villageois, ayant quelque peu perdu de leur superbe, repartent comme ils peuvent, nous laissant seuls avec la vierge et un léger mal de tête. C’était la première fois depuis longtemps que nous voyions autant de monde.
Nous traversons le delta du Guadalquivir, partagé entre marécages et rizières, soulevant sur notre passage des nuées d’ibis et limicoles de toutes sortes.
Les cigognes venues hiverner par régiments entiers se reposent et se goinfrent après le grand voyage. Peut-être y a-t-il des Alsaciennes dans le lot?
Enfin la mer!
Un putain de vent de face nous ébouriffe les cheveux et rend notre progression laborieuse. Au large nous distinguons… l’Afrique! On croirait presque pouvoir l’atteindre à la nage. Dans quelques heures nous serons au Maroc! Mais ça, c’est une autre histoire…
…A suivre…
Sam
Damien qui fait des blagues...
20/11/2014 at 7:28
Prem’s !
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Tchô
20/11/2014 at 10:34
Hé hé 🙂
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Tchô
20/11/2014 at 10:35
Ya pas la vidéo « comment monter une tente en 2 minutes !? »
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Tony
09/12/2014 at 6:58
Je trouve que s’il faut une excuse a la con pour se prendre une biture, c’est pas cher payé de balader une statuette 2 fois l’an. Et si en plus il y a de charmantes gitanes pour accompagner le tout… Olé !
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